Réparer ses machines... est devenu un jeu d'enfant. Et même pour ceux qui ne sont pas du tout bricolo !
Faites un saut en 2040, le temps d’une fiction.
Fiction —
Le rêve de la vie éternelle
C’est en mettant machinalement votre bol dans le lave-vaisselle que vous vous rappelez qu’il ne marche plus. Vous avez appelé hier soir le SAV pour lui présenter le problème, et ils vous ont fait un diagnostic gratuit pour comprendre le dysfonctionnement et savoir quelle pièce changer. C’est le principe de la nouvelle garantie à vie, vous pouvez toujours compter sur l'assistance d’un expert pour savoir comment réparer votre machine.
C’est d’ailleurs pour son indice de durabilité élevé, un beau 9/10, que vous avez choisi ce modèle. Il vous tiendra plusieurs décennies, et sans que vous ayez besoin d’être bon bricoleur pour gérer les casses et les fuites.
Depuis la mise en place des nouvelles normes, toutes les pièces sont pensées pour être facilement remplacées. Tous les produits proposés par cette marque sont réparables avec un set de clés standard qui rend le démontage et le montage accessibles à tous.
D'après l'expert, c’est donc la pièce A8 qu’il faut remplacer. Vous savez que le centre commercial près de chez vous a un bel espace d’impression et réparation. Pensé sur la base des 4R de l'économie circulaire : Réduire, Réparer, Recycler et Réutiliser, il ne regroupe plus seulement des commerces responsables mais aussi des services qui permettent à chacun d'allonger la durée de vie de ses objets du quotidien.
Ni une, ni deux, vous voilà arrivé. Plusieurs personnes y sont déjà, mais il reste encore trois imprimantes 3D non utilisées. En cherchant dans le programme des fichiers open source que chaque entreprise laisse à disposition, vous trouvez la pièce qu’il vous faut, et vous lancez l’impression.
En attendant que l’imprimante 3D fasse son travail, vous vous installez dans l’espace détente avec un café. Dans l’espace DIY regroupant de nombreuses machines improbables, une jeune femme s’applique à réparer sa paire de baskets, en modelant de nouvelles semelles. Quelques minutes après, un papi et son petit-fils passent à côté de vous. “On vient donner notre plastique à la machine, et comme ça il deviendra du fil à impression pour l’imprimante de la maison", explique très fier le petit garçon, en mettant ses bouteilles dans le broyeur.
Ça y est, votre impression 3D doit être finie. Vous récupérez votre pièce, elle est vraiment toute petite. Et pour un prix mini, votre lave-vaisselle sera comme neuf. Simple, rapide et efficace. Pas de problème de rupture de stock et de temps de livraison, aussitôt cassé, aussitôt réparé ! Et le tout juste en bas de chez vous. Dans une heure à peine vous pourrez lancer la machine avec la vaisselle de la veille, et cette panne sera vite oubliée !
La première bonne nouvelle, c’est que réparer ses machines, de l'électroménager aux appareils technologiques, est devenu un jeu d’enfant. Et même pour ceux qui ne sont pas du tout bricolo !
En 2040, la grande majorité les marques ont pris l'engagement de garantir à vie les produits qu'elles commercialisent. Les fabricants sont maintenant responsables de leur produit de leur conception jusqu'à leur fin de vie. C’est pourquoi ils portent une attention particulière sur le design afin de faciliter la réparabilité ou la recyclabilité de leur produit.
L’indice de réparabilité qu’ils doivent indiquer sur leur produit deviendra une véritable boussole pour les consommateurs. Avec une législation qui taxe lourdement ceux dont l'indice de réparabilité est inférieur à 7/10, il faut dire que les entreprises se prêtent volontiers au jeu.
Partout dans les villes, des ateliers de réparation et impression 3D proposent des espaces ouverts au public, en mettant à disposition des machines spécifiques. On peut lancer soi-même son impression pour les plus technophiles, ou demander l’aide des techniciens pour ceux qui ne sont pas expérimentés. Et on ne dit jamais non pour prendre un café dans les espaces détentes en attendant le fin de l’impression de sa pièce.
En bref, 2040 ce sera :
L’indice de réparabilité commence à pointer le bout de son nez en 2022, mais il reste encore frileux et peu exigé. Depuis janvier 2021, il est obligatoire sur 5 types de produits électroménagers et électroniques : les lave-linge à hublot, les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs et les tondeuses à gazon électriques. Cet indice est calculé à partir de plusieurs critères comme la mise à disposition de la documentation, la facilité de démontage, la disponibilité des pièces détachées, et le prix des pièces détachées.
Pour autant la question de l’obsolescence programmée d’un bon nombre de produits continue d’être d’actualité. Il est difficile par exemple de faire réparer son lave-vaisselle ou son réfrigérateur qui tombe en panne bien trop vite, parce que le processus mis en place est loin d’être efficace. Il faut déplacer sa machine, attendre la disponibilité des techniciens, attendre la livraison de la pièce manquante, et le tout a un coût assez élevé. Le plus souvent, on propose de racheter neuf. C’est plus simple, plus rapide, et quasiment équivalent en termes de prix 😳
Ce mode de fonctionnement favorise malheureusement la surconsommation. Seuls les bricoleurs y trouvent leur compte, assez doués pour réparer eux-mêmes leurs biens et leur donner une deuxième vie. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Et quand on choisit de changer de machine parce que la première est trop compliquée à réparer, que devient-elle ? Un déchet supplémentaire, qui ne se recycle pas, ou alors très peu. Si on compare durée de vie et impact écologique, on est bien loin de trouver un équilibre positif…
Saviez-vous que 80% de l’impact environnemental est décidé dès le design du produit ? Alors même qu’il est en phase de création, on peut savoir ce qu’il pèsera dans la balance.
A la fois c’est navrant parce que ça signifie que ces préoccupations sont à peine prises en compte par les grosses infrastructures. Et à la fois c’est enthousiasmant car ça veut dire que nous pouvons créer dès le départ des machines responsables et vouées à durer pour laisser une trace la plus faible possible sur l’environnement !
Donc tout est possible, avec une législation plus cadrée sur les exigences écologiques des produits, et une amélioration du processus de réparation qui assure une durée de vie infinie à nos objets. En Europe et en France, la loi se projette sur 2024 avec pour objectif de transformer l'indice de réparabilité en indice de durabilité en y ajoutant de nouveaux critères encore plus exigeants.
Avec cette plateforme, Boulanger souhaite faire un pas vers l’économie circulaire en proposant en open source les pièces détachées de ses marques exclusives à créer en impression 3D. Ce service permet l’entretien et la réparation rapide de nombreux appareils technologiques et électroménagers.
Ce centre commercial suédois innove en ne vendant que des produits upcyclés. Il récupère les objets dont se débarrassent les suédois pour leur donner une deuxième vie, et les revendre dans un centre commercial qui ressemble en tous points aux autres, sauf qu’il s’aligne sur les 4 R : Réduire, Réparer, Recycler et Réutiliser.
Cette application permet aux consommateurs d’allonger la vie de leurs biens en identifiant un écosystème d’acteurs qui lui permet de donner, vendre, réparer ou recycler.
Depuis le 1er janvier 2021, il est obligatoire d'indiqué l'indice de réparabilité sur certains produits (5 catégories exactement). C'est une belle avancée qu'il faut poursuivre et développer sur tous types de produits.
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